Toutes les enquêtes d’opinion aboutissent à la même conclusion : une écrasante majorité de Français aspirent à une présence accrue de la nature en ville. Précédant cet appel général au verdissement du cadre de vie citadin, Courbevoie s’emploie, depuis un quart de siècle, à étendre ses surfaces végétalisées.

Le dossier de Courbevoie mag d'avril 2025 fait le point sur ce que la ville met en œuvre depuis des années pour favoriser la nature en ville.

Au sommaire :

  1. Le temps de l'urbanisation et l'émergence de l'urbanisme végétal
  2. De la théorie à la pratique, l'exemple courbevoisien
  3. Une balade à travers les squares et parcs de la ville en 15 étapes 

En résumé :

  • La physionomie des villes actuelles a été façonnée par les priorités des périodes successives de l’histoire.
  • À partir de la fin des années 1990 s’est engagée une réflexion collective sur l’environnement naturel en milieu urbain : gestion des eaux de pluies, régulation thermique, qualité de l’air, biodiversité, esthétique paysagère, etc.
  • Courbevoie a accru ses espaces verts de 10 hectares entre 2000 et 2025, grâce à une politique volontariste et inventive : « verdissement » des projets d’urbanisme, création de parcs, jardins et squares, requalification « verte » d’anciens secteurs bétonnés, végétalisation multidimensionnelle de l’espace public. Aujourd’hui, 10,3 % de la superficie de la commune, soit 43 ha, sont dédiés à la nature, dont 45 parcs, jardins et squares.  
  • Courbevoie s’est vu décerner le label « 4 Fleurs » par le conseil national des Villes et Villages fleuris sans discontinuer depuis 2006.
  • La ville a été récompensée par la prestigieuse distinction de la Fleur d’or en 2015 et 2021, consécration du savoir-faire horticole et des pratiques écologiques des jardiniers municipaux.
  • L’« urbanisme végétal » est devenu l’un des atouts de la ville, valorisé dans le cadre de sa candidature au label « Ville et pays d’art et d’histoire ». 

Important,
LES PROJETS ET RÉALISATIONS DE LA VILLE SIGNALÉS PAR UN ASTÉRISQUE ONT BÉNÉFICIÉ DU SOUTIEN DES PARTENAIRES SUIVANTS :

Retrouvez le dossier complet ci-dessous ou dans le Courbevoie mag d'avril 2025 en feuilletant le magazine ici

et aussi l'édito du maire Jacques Kossowski  sur cet enjeu important qu'est la nature en ville.

Lorsqu'un Courbevoisien se promène dans la ville, je veux qu'il soit toujours accompagné par la nature, sans discontinuité.

L'histoire d'une ville de la petite couronne

C'est qu’il en faut, de la créativité, pour (ré)introduire des espaces naturels en milieu urbain, en particulier dans les communes densément peuplées des grandes agglomérations et de la petite couronne parisienne. En effet, nos villes sont les héritières d’une histoire architecturale, économique et démographique qui nous a légué un patrimoine bâti, des infrastructures routières et de multiples réseaux souterrains avec lesquels il faut compter.

Le temps de l'urbanisation

Dans l’immédiat après-guerre, l’heure est à la reconstruction et au redressement d’un pays meurtri, dont il s’agit de restaurer les capacités de production. La croissance rapide de la population, à laquelle s’ajoute la vétusté d’une partie de l’habitat, aggrave la crise du logement qui se fait jour au lendemain du conflit. Le tournant de la modernité, au milieu des années 1950, favorise les voies rapides, les supermarchés et les équipements publics, qui grignotent peu à peu les dernières poches de ruralité des communes urbaines. Les décennies suivantes marquent l’âge d’or des grands ensembles résidentiels, des centres commerciaux et de l’automobile. Bien que les squares et les parcs n’aient pas été systématiquement négligés, il faut attendre la fin du millénaire pour que s’engage une réflexion collective sur la minéralisation excessive, l’artificialisation et l’érosion des sols, ainsi que sur l’influence bénéfique du végétal sur le bien-être physique et psychique des citadins.
 

L'émergence de l'urbanisme végétal

La prise de conscience sociétale des enjeux environnementaux achève de convaincre l’opinion publique et les autorités de la nécessité de concevoir de nouveaux modèles urbanistiques. Aujourd’hui, alors que 81,5 % des Français vivent en ville (21,5 % du territoire national), le développement durable de la cité est au cœur des préoccupations, notamment celles des élus soucieux d’adapter la cité aux conséquences du changement climatique. Cette notion transversale recouvre des exigences multiples, parmi lesquelles la préservation du cycle de l’eau (désimperméabilisation des sols), la régulation thermique (îlots de fraîcheur), l’amélioration de la qualité de l’air (séquestration du carbone par la végétation), la promotion de la biodiversité et de la qualité paysagère. Le défi majeur des collectivités fortement urbanisées et sujettes à une pression immobilière persistante (obligations légales, chantiers d’État, besoins de logements, contexte budgétaire, etc.) consiste à libérer du terrain en surface, mais aussi en sous-sol, sans contrarier les fonctionnalités obligatoires de l’espace public (dont la mobilité, l’accessibilité, les approvisionnements et les impératifs logistiques d’un monde de plus en plus connecté). Cette nouvelle manière de concevoir la ville porte un nom : l’urbanisme végétal.

Le saviez-vous ?
L’État a présenté, le 30 septembre 2024, un nouveau plan « Nature en ville » dans le cadre de la stratégie nationale biodiversité 2030, afin de contribuer à l’adaptation au changement climatique.

Qu’est-ce que la nature en ville ? Ce n’est pas – et ce ne sera jamais – la campagne, mais un large éventail d’espaces verts complémentaires, des plantations les plus modestes aux parcs, en passant par les alignements d’arbres. Dans un contexte urbain dense, Courbevoie sait tirer le meilleur parti de chaque opportunité pour faire reculer le minéral au profit du végétal. 

Hervé de Compiègne, adjoint au maire aux espaces verts, à la voirie et au cadre de vie

De la théorie à la pratique, l'exemple courbevoisien

Une gestion optimisée des parcelles

Depuis plus de deux décennies, les services techniques municipaux (espaces verts et environnement, voirie) s’emploient, à l’occasion de chaque projet d’urbanisme, à canaliser les mobilités, à mutualiser les flux et les usages pour réserver le plus de place possible à la nature et à l’esthétique végétale.
La requalification de l’avenue Gambetta*, menée en concertation avec le conseil de quartier, en constitue un cas d’école : outre le mail central bordé de buttes végétalisées, coulée verte entre le centre-ville et la Défense, les platanes des trottoirs seront reliés par des bandes plantées, afin d’augmenter la superficie des sols de pleine terre, favorisant la pénétration des eaux de pluie, dont une partie alimentera la nappe phréatique.

La création d'un poumon vert

Point fort de l’écoquartier éponyme, le parc Delage* s’inscrit dans la trame verte et bleue de la commune. Conçu par La Compagnie du paysage, le deuxième plus vaste espace vert de Courbevoie entend répondre aux attentes de tous les publics (loisirs de plein air, détente, accessibilité aux PMR, etc.), sans compromettre l’épanouissement de la nature. La première tranche (2 915 m2) accueillera une grande aire de jeux, isolée des résidences limitrophes par une lisière arborée. Les étapes suivantes associeront espaces ludiques et aménagements paysagers favorisant la biodiversité.

LE PLU, UN LEVIER RÉGLEMENTAIRE
Le plan local d’urbanisme (PLU) de Courbevoie comporte plusieurs dispositions destinées à préserver les espaces verts, publics et privés, de la commune :
- Dans les zones pavillonnaires, dûment préservées de la pression immobilière, 40 % de la surface des parcelles doit être réservée à la pleine terre en cas de modification.
- Dans les zones de transformation urbaine, le document impose de créer des espaces verts sur un pourcentage défini de la superficie totale (ex : Village Delage, rue des Lilas-d’Espagne, rue des Étudiants, boulevard Georges-Clemenceau).

La requalification “verte” d'anciens espaces bétonnés

Tout juste ouvert au public, le nouveau square des Trois-Frères-Enghels*, dessiné par Terabilis & Développement, a été créé à l’emplacement d’un parking désaffecté, un temps occupé par le chantier Eole, dans un quartier encore peu végétalisé. Désormais, les habitants du secteur bénéficient d’un havre de verdure de 885 m2, composé d’aires de jeux et de zones de détente ombragées, agrémentées d’un mobilier à l’esthétique forestière. La plantation de différentes strates végétales et l’implantation de nichoirs favorisent la biodiversité. Le jardin des Trois-Sens relève de la même intention.

Les conquêtes de la nature de 2000 à 2025
• + 10 ha d’espaces verts (de 33 ha à 43 ha)
• 18 parcs, jardins et squares, créés, dont 3 en 2025 (square des Trois-Frères-Enghels*, jardin des Trois-Sens et parc Delage*)
• Agrandissement de 25 % de la superficie du parc de Bécon*
• Végétalisation des espaces publics et de voirie : rues Sébastopol*, de l’Alma*, de Bezons*, Marceau, Eugène-Caron, Blondel, de Cayla, Paul-Bert*, Michel-Ricard*, de Rouen, places de la Gare et Sarrail, boulevards de Verdun et de la Mission-Marchand
• Végétalisation en cours des avenues Gambetta* et de l’Arche et des berges de Seine*

La végétalisation “hors les murs”

C’est l’une des originalités courbevoisiennes appréciées par le Conseil national des villes et villages fleuris : dans notre ville, la nature exerce son empire bien au-delà des grilles des parcs et jardins. Déminéralisation des places de parking Vigipirate (ex : rue Blondel, rue du Cayla, allée Rodin), plantations le long des clôtures (ex : avenue de Château-du- Loir) et sur les poteaux, pavés enherbés (ex : parc Freudenstadt*, avenue Michel-Ricard*) contribuent à l’extension des surfaces « vertes », ainsi qu’à la perméabilité des sols.

Le saviez-vous ?
La réfection de la place Hérold a permis d’inverser la proportion des espaces réservés à la voirie/cheminements piétons et au végétal, passée de 60/40 % à 40/60 %.

Nous voulons intégrer la nature au coeur de l’espace public et défendons, pour ce faire, un urbanisme végétal. L’enjeu est de répondre aux aspirations des Courbevoisiens d’aujourd’hui, mais aussi de préparer la ville au défi climatique qui nous attend, ainsi que nos enfants.

Jacques Kossowski, maire de Courbevoie

On vous emmène en balade !

Découvrir la trame verte de votre ville, des parcs, squares et jardins aux profils variés et autres recoins de nature dont vous ne soupçonniez peut-être pas l’existence, ça vous dit ? Alors, chaussez vos plus belles baskets et parcourez ce circuit de 4 660 mètres, « de Mandela à Mermoz », concocté par la direction des espaces verts et de l’environnement. 

Courbevoie, site de randonnée

Notre ville est traversée par deux itinéraires de petite randonnée, balisés en jaune. Le PR1, « sentier des parcs » (7,2 km), emprunte l’avenue Gambetta, les parcs Diderot, des Pléiades et De-Lattrede- Tassigny pour s’achever au parc de Bécon. Plus modeste, le PR2, « sentier des berges » (1,71 km), part de l’esplanade de la Défense pour se poursuivre par les squares des Saisons et des Trois-Frères-Enghels*, jusqu’au parc des Berges-de-Seine*.

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