Rencontre avec l’acteur et rappeur Barthélemy Héran, et Anne Chirol, journaliste, chroniqueuse au Monde et courbevoisienne d’origine.

Spectacle « Victor HuGOAT, n°1 du rap français », de Bart
Mercredi 11 juin à 20 h 30 à l’Espace Carpeaux
Réservation sur sortiracourbevoie.fr
Crédit photo : Fabienne Rappeneau
Comment décrire ce spectacle qui parle de Victor Hugo et de rap ?
Bart : “Ce spectacle, je l’ai imaginé à la frontière du one-man-show, de la conférence théâtrale et du concert de rap : il s’agit de parler de Victor Hugo, qui a eu une vie incroyable, avec du rap pour l’aborder de façon plus contemporaine.”
Pourquoi Victor Hugo ? En quoi vous inspire-t-il ?
“Sa vie ressemble à celle de certains rappeurs, en tout cas à leur univers. Dans le spectacle, je parle des « 5 F » pour fric, femmes, fougue, fame et fight. S’il avait vécu de nos jours, il aurait été le meilleur des rappeurs, le Goat forcément, the « Greatest of all time » !”
Qui espérez-vous toucher avec ce spectacle ?
“Il fallait être accessible et exigeant pour que tout le monde s’y retrouve. Avec Grégoire de Chavanes, qui a co-écrit le spectacle, je souhaitais que la pièce parle autant à un ado qui écoute du rap toute la journée qu’à un professeur de français qui ne jure que par les auteurs classiques, qu’il plaise à ceux qui vont beaucoup au théâtre comme à ceux qui n’y vont jamais. Et, depuis le Festival d’Avignon l’été dernier, le public est assez varié.”
Que vous évoquent les « mots libres » ?
“Que les mots n’ont pas d’étiquettes, qu’ils appartiennent à plusieurs styles, plusieurs époques. Ils peuvent passer de la plume de Hugo au micro de Booba, ce sont les mêmes mots. Il faut rester curieux et ne pas s’arrêter à qui parle.”

Atelier d’écriture avec Anne Chirol, autrice de Toi-mème
Samedi 28 juin à 15 h au Café des mots
Crédit photo : Eric Garault, éditions Denoël
Que sont les mèmes ?
Ce sont des images détournées qui font passer un message drôle ou militant et qui font le tour du monde sur Internet. La culture numérique créé des liens nouveaux, au même titre que les caricatures ou la télé à leurs époques.
Qu’est-ce que cela dit de notre société aujourd’hui ?
Cette forme de langage pour la Gen Z, dont je fais partie, est une façon de se réfugier dans l’humour dans un monde devenu compliqué. Mais les expressions qui apparaissent comme « la Karen », « la tradwife » ou « le charo » permettent aussi de décrire de nouveaux archétypes. Certains pensent encore que c’est futile d’en parler mais tous ceux qui ont grandi avec les réseaux sociaux sont façonnés par ces échanges, ces modèles et cela influence notre société.
Que vous évoquent les « mots libres » ?
La capacité de la langue française à mélanger le français et d’autres langues ou dialectes, qu’elle fasse revivre l’argot ou de vieux mots oubliés. C’est ce que j’adore avec notre langue, qu’elle s’enrichisse, qu’elle ne soit pas figée !

L'article complet sur les Mots libres du Courbevoie mag de juin à lire ici